Ave!
Peut importe le forum moto, une question revient sans cesse avec son lot d'expériences et de récits personnels. Pour les plus curieux, voici quelques éclaircissements.
SP95 (RON 95 / MON 85 / 95 % octane - 5 % heptane) ou SP98 (RON 98 / MON 87 / 98 % octane et... 2 % heptane. Y'en a qui suivent) : l'indice d'octane est la valeur qui représente la capacité d'un carburant à résister à l'auto-inflammation (ou auto-allumage ou cliquetis). C'est ce qui se produit lorsque le carburant, sous l'effet de la chaleur et de la compression s'enflamme sans la présence d'une étincelle commandée (comme un mazout quoi). Non seulement ça réduit les performances mais surtout cela fatigue la mécanique. Plus le moteur est performant, plus il est important d'utiliser un carburant à l'indice d'octane élevé (en compétition, il est de 100, voire 102).
Le vrai "problème" avec ces carburants "récents" provient du fait qu'ils sont agressifs avec certains caoutchoucs d'anciennes générations, notamment leurs additifs (stabilisants, antioxydants et j'en passe).
J'avais aussi lu quelque part que les moteurs (avant 2000 en gros) qui ont un taux de compression > 8:1 = SP98 et < 8:1 = SP95 ou SP98. Ca parait pas déconnant. Donc pour nos vieilles brêles, vu le taux de compression et le SP98 étant ce qui se rapproche le plus de notre bon vieux Super (RON 97 / MON 86) plombé, ça se tient.
Pour rappel, le plomb a été abandonné (outre les problèmes de santé) car ce métal "pollue" les pots catalytiques mais Il avait l'avantage de posséder d'un rôle "refroidisseur" et "amortisseur" pour les sièges de soupape en fonte, la faculté inattendue au départ d'améliorer l'indice d'octane.
RON : Research Octane Number
MON : Motor Octane Number
Ordinaire = RON89 / MON80 mais là je m'égare...
Il serait tout à fait possible de faire rouler nos vieilles meules à carbus au E10. Il suffirait pour cela de corriger le changement de rapport stœchiométrique dû au passage au SP95-E10 (14,13 vs 14,68) en appliquant une augmentation du diamètre des gicleurs égale au pourcentage de variation du rapport stœchiométrique, soit environ 3,8 % afin de ne pas faire fonctionner le moteur avec un mélange trop pauvre. Partant de ce constat, je pense même qu'il serait aussi possible de rouler au E85 (rapport stœchiométrique = 9,8 ) soit une variation de 14,68 %. Dans ce dernier cas, la part d'éthanol étant importante et ce carburant étant plus "sec", il faudrait ajouter un additif type potassium pour le pas mettre à mal les soupapes et leur sièges. De plus nos durites et joints caoutchouc d'époque n'ont pas été prévus pour être en contact avec ce liquide... D'ailleurs, pour rappel, le SP95 (ou SP98) que vous mettez tous dans votre réservoir est du SP9x-E5. C'est à dire qu'il contient (jusqu'à) 5 % de biocarburant type éthanol. ;)
Pour les injections récentes, la question ne se pose pas. Ça boit de tout (E5 ou E10, 95 ou 98). Les divers capteurs ou sondes (debimetre d'air, cliquetis, lambda...) agissent en permanence sur la quantité de carburant et l'allumage. Pour ce qui est du E85, l'ajout d'un boîtier ou une reprog sont recommandés mais, en auto en tout cas, je connais plusieurs personnes qui roulent ainsi sans rien. Le problème principal est la difficulté à démarrer a froid quand il caille.
Voilà. J'espère avoir éclairé quelques lanternes.
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Sujet: La sempiternelle question du caburant 
