Objectif Caucase !!!

Merci pour le récit,très jolies photos 

Récit et photos ursustenerix


J-15 ou une famille kurde

Nous quittons Hassankeyf après une nuit sans moustique car un pick-up a sillonné les rues avec un souffleur projetant un produit dans les airs.
Les gens se protégeaient quand le véhicule passait, peut-être une solution pire que le mal.
Le pont construit par les Assyriens au dessus du Tigre.





Toute les berges du Tigre présentent des falaises creusées et anciennement habitées.




Erreur de l'autre jour : le bac passait sur l'Euphrate.

Nous passons à Batman, sans le voir ;-). Puis Kurtalan, Bitlis. Une succession de cols à 2000m.
Petite pause  avec un cycliste néerlandais dont le parcours est quasiment identique mais de Mars à octobre.
Un vélo de 60 kgs.
J'imagine dans les montées par 40°. Il est content de parler à quelqu'un d'autre que sa grosse petite reine.
En conflit avec son nouveau patron, il a tout quitté, soutenu par sa famille.
Seules inquiétudes : les chiens errants et les enfants syriens qui lui jetaient des pierres.
Nous confirmons le comportement agressif de ces jeunes exilés.





Quelques puits de pétrole dans la descente vers Tatvan, et l'immense lac Van que l'on contourne par le nord jusqu'à Van.



Préparation des moutons du « ramazan ». Ils ne veulent pas être photographiés.






Arrêt à Ahlat pour acheter du fromage.
Des anciens viennent voir la moto, discussion avec des gestes, puis des enfants arrivent « money, money ».
Ils les chassent « syria syria » puis nous offrent un pain succulent alors que nous venons d'en acheter deux.
Nous allons les déguster au bord de l'eau, un petit chemin nous faisant de l’œil.







A Van, nous appelons  la famille devant nous héberger, aimablement proposée par le patron du camping Kervan.
Ils arrivent alors qu'un attroupement s'est formé autour de la moto, le temps que j'aille retirer des liras.
Les gars touchent les casques, remuent les visières, tapent sur les coques des blousons et des pantalons, klaxonnent et demandent la valeur de  l'engin.
Sandrine  commençait à trouver le temps long....

Nous sommes conduits à l'extérieur de la ville. Ils sont marchands de tapis.
Nous installons la tente dans le jardin,à côté de l'atelier de nettoyage des tapis qui fonctionnera jusqu'à 2h du mat....

Ils font tous ramazan mais nous propose du thé « çay » dit tchaille.
Les hommes travaillent et seules la mère et les filles, cousines et tante font la conversation,  en turc.
Un i-phone turc permet de translater mais la qualité est médiocre, ce qui entraîne fou-rire et quiproquo.
Nous sommes observés, questionnés.

On habille Sandrine du vêtement traditionnel kurde. Danse et musique.
Tout à coup, haut parleur de l'imam.
Tout le monde disparaît en un clin d'oeil. Ils sont dans la cuisine, boivent goulûment, et se jettent sur le pain et les légumes.





Puis installation à genoux dans la cuisine autour d'un repas très complet.
Les hommes nous ont rejoints et avalent le tout en un rien de temps.
Thé, thé , thé et re-thé, jusque tard dans la nuit.
Echange de cadeaux, d'adresses, conseils en cas d'agression ( ne pas oublier de boire le thé avec ses voleurs), dessins pour illustrer nos propos, etc....
Une super soirée...
Puis au lit.

Récit et photos ursustenerix


J-16

Nous quittons nos hôtes avec regrets.

La route file vers le nord, et après la fin du lac, commence à monter tranquillement.
Alors que des moutons et leur berger déambulent sur une voie de la 2x2, les chiens anatoliens tentent de nous faire barrage.

Le pied en avant et l'accélérateur rageur, la titine passe sans frémir.
Sur notre gauche, se rapproche un ancien volcan (3660m) dont subsiste  la caldera effondrée et les rivières de lave vomies il y a bien longtemps,
rendant le secteur impropre à l'agriculture.




Mais la route longe la limite des grosses pierres et l'autre côté, verdoyant, abrite des petits villages vivant uniquement de pastoralisme.  
Surplombés par une crête militarisée, ces hameaux accueillent aussi des camps de réfugiés iraniens,
reconnaissables à leurs tentes en bâche bleue consolidées par des murets de pierre de lave.

Ces cinq cents petits mètres franchis, ils vivent en paix ou plutôt survivent car le col affiche 2644m. Pour préparer l'hiver et le chauffage inévitable,
les femmes tapent sur des bouses pour accélérer le séchage et les entassent devant le camp.




Je qualifierais  la descente de sportive, entre les camions qui se doublent à la montée,
ceux qui se dirigent vers l'aval en dégageant une odeur de frein bien compréhensible quand on les voit arriver dans le rétro, et une chaussée à gruyère qui m'empêche de garder ma trajectoire.

Mais Dogubayazit est en vue, avec en arrière plan le magnifique Ararat (5137m) encapuchonné de cumulus.




Direction le palais du pacha Ishak, perché sur une colline face au géant et agrémenté d'un camping qui affiche en grand la présence de bières dans son restaurant. Que demande le peuple !!!!
Entre 8 euros la tente en plein soleil et 13 euros la chambre avec 4 lits, devinez quel fût notre choix ?

A peine le temps de vider les sacoches que nous nous écroulons sur nos lits respectifs.
La nuit courte et la chaleur encore présente à cette altitude (28 °) ont eu raison de nos organismes.




Nous reprenons nos esprits vers 18h pour monter visiter le palais, à peine 100m au dessus de nous.
A la mode turque, nous nous harnachons d'un pantalon de toile et d'une chemisette pour enfourcher titine.
Direction le palais et ses différents chateaux le protégeant.

Le plus beau des palais !!!!




La petite piste qui démarre et semble contourner cette bosse est un appel. Roulante,
elle nous conduit au bout de quelques kilomètres vers le sud au dernier village avant la frontière.

Il est là, le mont Ararat dégagé, brillant. Pour ceux qui voudraient tenter l'ascension, trois jours et 600 euros suffisent avec guide et prêt de tout le matériel.






Je ne sais pas  ce qui provoque ce frémissement mais ce nœud au ventre caractéristique, cette humidité dans les yeux,
nous savons que le moment est fort.
Pourtant, nous ne sommes pas blasés mais certainement que tous les pays visités depuis 20 ans nous rendent parfois difficiles à contenter.

Nous en sommes conscients et nous remettons dans leur contexte les éléments pour apprécier à leur juste valeur les lieux et les situations rencontrés.



Mais là, ce palais intact, cette montagne qui se dévoile à nous en fin de journée après avoir pris cette piste les cheveux au  vent,
faisant mine d'oublier tous les dangers potentiels, ce coucher de soleil sur la plaine de Dogu,
l'arche de Noé, le Kurdistan inexistant mais dont on nous montre discrètement le drapeau,  autant de choses nous font « lâcher la pression ».

Ca fait du bien......

merci pour ces belles photos et ce magnifique recit

Quel beau voyage !! ça laisse rêveur    
Chapeau bas a M'dame de supporter la chaleur , les pistes etc etc  


Il faudra que tu nous en dise un peut plus sur ton gilet "magique"  

Récit et photos ursustenerix


J-17

Nous tournons le dos au mont Ararat et longeons la frontière.
Encore des camps de réfugiés dans des zones inhabitées et certainement invivables sur le long terme.
La route file entre 2000 et 2700m.

Quelques pistes le long de l’Arménie relient des villages d'un autre temps.










Nous finissons la journée par la visite de la forteresse d'Ani.



De l'autre côté du canyon, l'Arménie :




Sur cette pointe dominant une rivière marron, les civilisations se sont croisées, déchirées et il en reste des mosquées,
des monastères , une église, le palais du pacha et des dizaines de tours rappelant Carcassonne.

Récit et photos ursustenerix



J-18

Le lac Cildir permet de rejoindre Ardahan par  des routes détournées et de suivre les crêtes arméniennes puis géorgiennes.
Les rares villages implantés sur ses rives n'ont pas de bateaux.
Pourtant nous y avons vu des cormorans et des pélicans, signe d'abondance de poissons.




Le miel turc est excellent.  
Et le nombre de ruches dans chaque vallon témoigne d'un réel intérêt pour cette activité.
Les impacts sur le casque également ….....





Nous franchissons un dernier col à 2640m.
Juste derrière, à l'abri des vents, un hameau pastoral. Du moins, le pense-t-on car aucun présence de cheminées, ni de bois, ni de bouses.
Il fait 22°.






La descente vers la mer commence.
Enfin, nous allons passer sous les 1500m.

Nous commençons à fatiguer, peut-être l'altitude depuis  4 jours.
Nous décidons de nous arrêter dans ce petit coin de Suisse.
Sapins, sommets escarpés, villages aux toits métalliques,  on s'y croirait.





Après une petite sieste, le patron de l'hôtel nous indique un petit lac au bout d'un chemin rocailleux de 5 kms.

Superbe!   Merci pour le CR!

Récit et photos ursustenerix



J-19

La nuit fût bonne avec une belle truite dans le ventre.

Depuis Savsat, la route descend vers la mer et longe un immense lac artificiel pendant plus de 40 kms. Il possède des ramifications de 10 kms et même plus.
C'est gigantesque pour finir par un tout petit barrage dans une gorge étroite.




La fin de la vallée abrite des pans entiers de culture du thé.
Les femmes y ramassent les feuilles qu'elles entassent dans des sacs descendus jusqu'à la route par des filins.




Un turc tente de nous dépasser dans la file d'attente à la frontière.
Il frôle les sacoches, une fois, puis deux, je mets volontairement la moto sur la latérale et quand je la relève ça touche sa carrosserie.

Il râle. Sandrine lui répond. Il recommence à nous coller : Sandrine lui met un coup de poing dans la portière.
Et là , il se retrouve complètement décontenancé : une femme lui tient tête et le regarde méchamment.
Il restera derrière.
Les douaniers rigolent.

La frontière se passe sans problème :

4 postes successifs côté turc et une simple brunette côté georgien : « bonjour, ou allez-vous ? » dans un français impeccable.  « Partout » « OK, bon voyage ».
A peine un km franchi que sandrine m'interpelle : «  on reste longtemps en georgie ? »
En effet, je l'avais prévenue mais déjà deux priorités refusées, trois vaches sur la chaussée, un dépassement face à nous et deux illuminés à l'alcool local qui rase mes sacoches.
La cadence va nettement diminuer.



Batumi est la capitale de l'Adjarie, province qui revendique une certaine autonomie mais pas son indépendance.

L'argent y coule à flot  et des constructions pharaoniques fleurissent régulièrement et rendent l'endroit hollywoodien.




Nous y mangeons nos premières katchapuri, galettes fourrées au fromage en compagnie d'un polonais en Aprilia Caponord qui rentre du kazakstan,
son collègue de route ayant refusé d'aller plus loin.
Nous quittons ce lieu de perversion pour nous perdre sur la route de Khulo « tchoulo ».


Je ne compte plus le nombre de fois où je dois piler pour laisser passer la voiture ou le camion venant en face.
Si vous souhaitez vous rendre en inde,  la georgie est un excellent exercice pour vous habituer à contourner les vaches.
La moyenne baisse, je roule à 50 et me fais encore surprendre.

Sandrine a un point dans le dos, j'ai mal aux mains, le cou s'est raidi, j'en ai marre , je ne peux même pas admirer le paysage luxuriant.
Peu avant Khulo, un petit panneau indique une guesthouse à 800m.
Nous filons dans ce chemin escarpé pour atteindre une grosse maison où toute une famille nous accueille.

Un étage rien que pour nous, un décor parfait, du marbre, des enfant qui parlent anglais et poursuivent leurs études à moscou : la famille est aisée mais très sympathique.

Nous mangeons comme des princes, katchapuri, fromage, olives, pâtes à la crème, fromage cuit dans du beurre, le tout arrosé de vin blanc, rouge, blanc,
puis un verre de tchatcha maison à … 6O°.
Surtout ne pas laisser dans la bouche mais avaler immédiatement et atténuer par un verre de vin rouge au goût très … vinaigré.
Visite de la ferme, des plantations de concombres, maïs, tomates, l'étable et au lit.

Récit et photos ursustenerix


J-20

Le petit déjeuner est tout aussi pantagruélique avec en prime le miel local aussi bon que celui de turquie.
Le prix convenu « all included » était de 30 euros.

Mais le père refuse notre argent : il vient d'ouvrir le gîte et nous sommes les premiers donc il tient à nous faire un cadeau .
Ce sera gratuit et en prime nous repartons avec un litre de vin et une bouteille de tchatcha.

L'hospitalité géorgienne n'est pas une légende.


D'après la carte, ce devait être une route normale montant à 2050m pour redescendre sur Akhalkhitse. Mais 5 kms après Khulo,
la chaussée se dégrade de plus en plus comme si des torrents de boue l'avaient traversée ou  fait exploser le bitume.
Puis le goudron disparaît définitivement pour laisser la place à des pierres pointues et de la terre collante.
25Kms de montée, les yeux rivés sur ces maudites pierres pour passer de 300m à 2050m.




Nous dépassons des minibus chargés à  plus de 20 passagers se rendant vers les alpages pour la journée du dimanche.





Au col, il fait frais et l'orage menace.
Soit nous plantons la tente ici, mais comment sera la descente demain ?, soit nous repartons.

15 kms suffisent pour parvenir à "la civilisation"  où nous croisons un couple de roumains en  Transalp.
Ils rentrent direct sur Istanbul. Nous leur souhaitons bonne chance pour la descente.    





Nous arrivons à Akhalkhitse surplombé d'un énorme château que nous visiterons demain.

L'orage éclate au moment où nous pénétrons dans la cour d'un petit hôtel dans la vieille ville.
La moto sous les eucalyptus, caméras dans tous les coins, propreté  impeccable, décor kitsch : 25 euros.

pascal81 a écrit:

Quel beau voyage !! ça laisse rêveur    
 
Il faudra que tu nous en dise un peut plus sur ton gilet "magique"  

 Pour le gilet,en voyant les photos, je pense qu'ils ont le même que ça.


Je l'ai acheté au US lors de mon périple dans l'ouest il y a 2ans et comme je repars cette année, toujours dans la partie l'ouest des US (c'est le plus beau), je ne vais surtout pas l'oublier.Tu dois pouvoir le trouver sur le net.

peyo a écrit:

pascal81 a écrit:

Quel beau voyage !! ça laisse rêveur    
 
Il faudra que tu nous en dise un peut plus sur ton gilet "magique"  

 Pour le gilet,en voyant les photos, je pense qu'ils ont le même que ça.


Je l'ai acheté au US lors de mon périple dans l'ouest il y a 2ans et comme je repars cette année, toujours dans la partie l'ouest des US (c'est le plus beau), je ne vais surtout pas l'oublier.Tu dois pouvoir le trouver sur le net.

Merci Peyo
Mais pour l'instant c'est plus d'un Kway que j'ai besoin  


J'adore ce post  

Salut à tous,
je vois que le post vous intéresse, je vais tenter avec trofor de rester en contact jusqu'au bout.
Je vais mettre à jour les deux ou trois derniers jours si c'est assez puissant sinon trofor sera encore sollicité. Merci à lui.
Tout va bien, nous sommes en forme, et surtout la moto est phénoménale.
Tout ce que nous lui avons fait subir, et elle est toujours en forme.
Déjà 8000 kms et une conso de 4.2 !!!!! Rien à dire 
Les pneus n'ont toujours pas crevé mais commencent à donner des petits signes de fatigue comme des rayures sur les tétons voisins de la ligne centrale, vous suivez ? Ils ont 5500 kms mais ne sont pas carrés. Je ferai une toph si j'y pense. Il y a encore une bonne épaisseur.
En georgie,je peux ouvrir le forum ce qui n'est pas le cas en turquie.
Mais demain et après demain nous sommes dans la pampa, vers la frontière russe donc .....
Merci pour votre intérêt, je vais tenter d'aller jusqu'au bout avec vous.

Merci Ursus pour la peine que tu te donne, te prend pas le choux  , tu fera la suite au retour
On patientera  

Merci à tous pour le partage de ce voyage magnifique....

Récit et photos ursustenerix



J-21

Hôtel Turist : ancienne maison georgienne au calme, avec sa cour intérieur couverte de vignes.
Moto à l'abri, petit déj  sous la tonnelle, hôtesse charmante, chambre propre et fonctionnelle, wi-fi = 25 euros ?!?!

Avant de quitter le charmant hôtel Turist en plein centre de Akhaltsikhe, nous visitons l'énorme forteresse ottomane qui surplombe la ville mi-arménienne, mi georgienne.

Maintenant, la frontière se situe 60 Kms au sud mais la population arménienne représente encore 50 %.






Puis l'ancienne ville de la reine Tamar, une cité troglodyte à Vardzia occupée par 50 000 habitants.





L'ensemble de la vallée est protégé par des chateaux de toutes tailles.
Partout où le regard porte, des tours, des murs, des remparts ont été érigés pour compliquer l'avancée de l'ennemi dans la vallée.





Nous remontons la vallée adjacente sur plus de 40 kms pour déboucher sur un plateau venté : la ville d'Akhalkalaki.
Nous croisons encore un couple de roumains en BMW Dakar.
Echanges de conseils et une heure plus tard, la frontière implantée dans la plaine de Chirak est atteinte.
L'hiver, les températures de – 40° lui ont donné le nom de sibérie du caucase.

Frontière facile, nous sommes seuls, ils prennent leur temps mais sont sympas.
Nous voici en Arménie après21 jours de voyage dont 15 depuis Istanbul.
Nous entamons notre deuxième partie du voyage : la route du retour n'est pas encore d'actualité mais nous commençons à y penser.

Un violent orage s'approche de Gyumri alors que nous y pénétrons pour y rechercher refuge.
De grands bâtiments communistes entourent les places vides.

Notre hôtel ne déroge pas à la règle : hauts plafonds, grandes chambres, mobilier kitsch, tableaux russes, salons à colonnes immenses,
odeur de tabac, bienvenue en URSS pour 25 euros.

La moto a bien mérité son garage.

Récit et photos ursustenerix



J-22


De Gyumri, descente plein sud vers Erevan la capitale.

On contourne l'énorme ancien volcan dont la superficie représente plus du quart du territoire arménien.
Sur son flanc sud, un observatoire et une route qui finit à 3200m.
Une bonne occasion pour tester titine à cette altitude.
Aucun souci pour monter et franchir les zones pierreuses mais les nombreux troupeaux n'augurent rien de bon.
Effectivement vers 2900m alors que nous apercevons la maison signalant la fin de la route,
quatre gros chiens sortent d'une tente de berger et foncent sur titine qui dans un élan de survie fait rugir  son bi.
Ils abandonnent.
Mais leurs aboiements  ont réveillé  les chiens du troupeau suivant .
Nous capitulons, réussissons un demi-tour à la sauve qui peut et redescendons au point mort.
Trop tard les gros, nous filons ….





Après la traversée d'une capitale polluée et inintéressante à nos yeux,
dans laquelle nous nous perdons car aucun panneau  directionnel ou de signalisation n'existe,
nous filons vers l'Est et le lac Sevan.

Une heure de jardinage dans les vergers arméniens pour trouver un chemin  descendant dans la plaine,
permet de tester sous 38° la résistance de titine à travers champs.

Cette fois-ci, ça ne passera pas ...





Au bord des routes, de nombreux marchands : généralement des mamies,
proposent des fruits ou des bouteilles remplies de vin aigre ou de chacha … pour la soif.

Pas étonnant qu'il faille se méfier de leur réaction au volant.

Merci  génial,superbes    et super CR.  ET 

Récit et photos ursustenerix



J-22 suite

Les quelques villes traversées obligent à une attention particulière, exemple :



Parfois, un pneu y est enfoncé pour signaler le trou.
Ne pas coller les véhicules,  sinon …..



Les cimetières  honorent leurs morts par des plaques de granit à taille humaine représentant le défunt sous son meilleur jour :





Un magnifique col permet de redescendre vers le lac Sevan qui se situe pourtant à 2000m.
Un nouvel orage zèbre le lac au moment où nous y arrivons.
Nous nous cachons sous un pont puis repartons pour constater que des grêlons recouvrent les bas-côtés.
Un second orage  en vue nous incite à rechercher un abri rapidement.

Des cabanes recouvertes de panneaux de métal semblent servir de lieu de villégiature aux arméniens  lors de week-ends festifs.
Nous descendons le petit chemin.

Effectivement, le proprio nous laisse choisir notre « palais » d'un soir.
Nous sommes seuls. Petite cuisine, deux lits, un hamac, le rêve ….
La nuit à 16 euros, repas et boissons comprises.





Les incontournables tomates et concombres accompagnent deux poissons du lac pour clôturer  une journée qui nous laisse un peu perplexe.
Nous avons du mal  à apprécier l'arménie.

Beaucoup de points communs avec la turquie de l'est et la Georgie mais chaque fois en moins bien.
De moins belles montagnes, des bâtiments peu caractéristiques, des gens peu ouverts,
des cultures maigrichonnes alors qu'ils ont de l'eau mais aucune irrigation ….

Le pays respire la pauvreté mais  à la différence des pays voisins, on ressent plus une résignation qu'une envie de s'en sortir.

Est-ce un état d'esprit ou un blocage des institutions.

Une question à creuser ….

Récit et photos ursustenerix



J-23

Nous finissons de longer le lac Sevan et remontons vers le nord.





Nous prenons la route d'Idjevan.
Elle n'est pas recommandée pour se rendre en Georgie car elle passe entre la frontière de l’Azerbaïdjan et une enclave Azeri.

Sur plusieurs kilomètres, seuls quelques centaines de mètres appartiennent à l'Arménie et le village de Voskepar est entouré de territoires ennemis,
car les deux pays sont toujours en conflit et les tirs de snipers fréquents.

Mais nous voulons nous en rendre compte par nous-même car trop souvent la réalité est faussée par les médias ou les institutions.






Sur un petit éperon rocheux, nous avons une vue parfaite de la situation :

Devant l'objectif : L'azerbaidjan au bas de la pente et derrière moi l'enclave.
Il s'agit de l'endroit le plus étroit.
Le village de Voskepar est calme.

Les enfants jouent,les hommes discutent et les femmes reviennent
des courses, les cabas remplis.
On nous salue et certains applaudissent. Il n'y a aucun exploit, simplement notre présence rend la situation normale et ils apprécient.






Pour bien matérialiser les limites, certaines pierres sont peintes aux couleurs de l'Arménie.




Un dernier verre à Noyemberian et nous passons la frontière pour la Géorgie et Tbilissi.
La même plaine est devenue fertile, grâce à de nombreux canaux d'irrigation.

L'hôtel indiqué par le motard polonais de Batumi s'avère parfait.
Pour 17 euros, de la belle pierre, du beau mobilier, un petit déj copieux et le taxi nous emmène au centre ville en un quart d'heure pour 3 euros.


Tbilissi nous plaît. La vieille ville typique, animée, parfois branchée mais toujours caractéristique.





Une déambulation jusqu'à minuit en toute sérénité.




Même  notre quartier, bien qu'excentré, abrite de petits immeubles  tranquilles, où les enfants jouent, font du vélo,
tandis que les parents discutent dans les parcs, à la fraîche et les ados parlent voiture autour d'une BM retapée.

Une heure sonne, nous n'avons pas envie de rentrer.
On est tellement à la cool, que nous oublions de récupérer l'adresse de la guesthouse.
Du coup, c'est au « pif » que nous retrouvons notre quartier mais il faut nous rendre au poste de police pour parvenir à identifier la rue.

On les surprend en pleine sieste  mais le sourire de sandrine fait le reste.

En fait, nous nous sommes trompés de poste et nous devons faire un km de plus pour parvenir au bon endroit. La fraîcheur nous accompagne.

Nous n'intéressons personne.

La nuit est à nous.

Récit et photos ursustenerix



J-24

Aujourd'hui 10/07/14 journée de liaison entre Tbilisi et Kutaisi.

Passage à Gori, ville de Staline, qui lors du conflit de 2008 a subi des bombardements russes .
De nombreux impacts visibles sur les immeubles du centre ville.

L'autoroute gratuite n'a rien d'ennuyeux.
Sur la bande d'arrêt d'urgence se côtoient les marchands de chaises longues et de hamacs, les fleuristes, des jeunes proposent les fruits récoltés à proximité ou  des fagots de bois pour allumer les barbecues.
Parfois une vache digère tranquillement.




Sur la nationale, un simple appel de phare indique que l'on va continuer sur son élan.

Peu importe la présence de ligne continue, de tunnel, ou de virage.

OK, je me pousse.





Arrivés tôt à Kutaisi, nous nous installons dans une guesthouse irréprochable qui domine la ville avec petit déj copieux pour 17 euros.

Le reste de l'après-midi est consacré à la visite de la grotte de Promethée.  
Un kilomètre de déambulation au milieu de concrétions très bien mises en valeur.

Une grotte méconnue et pourtant bien plus impressionnante que bon nombre de grottes françaises.
Elle se termine par 300m en barque : port du casque obligatoire, il faut souvent baisser la tête.

Ce moment de fraîcheur,  14°, se télescope à la sortie avec les 34 ° des hauteurs boisées où Staline et les siens venaient  se reposer dans des palais maintenant livrés à la végétation.

salut à tous,
la derniere semaine est entamée : arrivée à istanbul samedi pour y laisser Sandrine à l aeroport.

J'ai quelques jours de retard pour les CR mais tout va bien.

La moto est toujours au top, comme la passagère.

Encore merci à Domi pour ce parfait relais.

Récit et photos ursustenerix



J-25

Direction Zugdidi à la frontière avec l'Abkhazie, province dissidente, en traversant de nombreux villages composés de maisons typiques :





La plaine continue pendant une trentaine de kms puis nous entamons la montée vers Mestia :
115 kms de virages le long d'un lac artificiel puis nous sautons d'un versant à un autre entourés de sommets dépassant les 4000m.

La route est viroleuse, poussiéreuse, des rochers l'encombrent mais quel panorama même pour des alpins comme nous !!!




Arrêt dans un bistrot au milieu des bois où la patronne prépare devant nous des kachapuri locales.
C'est bon, la technique est acquise et nous allons pouvoir la reproduire à la maison.





L'un des clients nous prend sous son aile et ce qui devait arriver arriva : un verre de chacha dans la main, je n'avais plus le choix.

Cul sec pour ne pas enflammer la bouche. « Police : niet problem ».

J'espère que tu dis vrai sinon bonjour le goulag.





Mestia est un village particulier.
Dans la province de Svanetie, il en est le chef-lieu et se caractérise par des tours défensives construites à côté de chaque ferme.



De 5m de côté, elle se compose de cinq ou six niveaux avec meurtrières.
Chaque famille s'y abritait en cas d'invasion de la vallée.

Les russes n'ont jamais investi la zone considérant ses habitants comme inintéressants.

En fait, ces montagnards ont une réputation de mafieux.
Lors de soirées arrosées, la coutume était de charger de deux cartouches un fusil juxtaposé et de remplir les deux canons de Chacha.
Celui qui était choisi devait , en tenant l'arme par la gâchette, boire le « divin » liquide en portant les deux canons à la bouche.
Cet « amusement » aurait disparu : ouf !!!!!

Nous trouvons une guest house au sommet de la vieille ville en empruntant une ruelle pavée à la pente suffisamment raide pour que le lendemain matin,
je la redescende seul pour plus de précaution.





Super accueil, nous sommes les premiers français : la grand-mère est sûre que Sandrine est russe !!!

Pour 16 euros, la nuit, deux repas pour affamés, deux petits déj trop copieux et en prime la visite de leur tour privée.

Avec nous une quinzaine d'étudiants en médecine géorgiens qui nous invitent à finir leur Kachapuri..... on explose !

Toujours de très belles photos 

Me donne des idées ton méga trip   

bonne fin de parcours